Audrey Pechoux est bourrelière, elle fabrique et décore des courroies de cloches en cuir pour le monde agricole. Des pièces usuelles pour l’alpage et des pièces uniques.

C’est lors d’une rencontre avec un artisan en Suisse qu’Audrey Pechoux découvre le métier de bourrelier. Passionnée depuis longtemps par les arts et la création, elle décide de se lancer il y a près d’un an, à son compte, pour développer son activité. Elle apprend toute seule au fil des années et travaille depuis son atelier dans la maison familiale qu’elle occupe avec son mari et leurs 4 enfants.

Les cloches et leurs courroies en cuir, superbement décorées et personnalisées, sont offertes comme trophées pour des événements agricoles, familiaux, sportifs ou culturels.

Audrey Pechoux et l’une de ses réalisations

Qu’est-ce qu’un bourrelier ?

A l’origine, le sellierbourrelier travaille la bourre et le cuir afin de réaliser des pièces d’attelage pour le travail des chevaux. Le bourrelier travaillait à la campagne (attelage de travail, bât) alors que le sellier travaillait à la ville (voitures hippomobiles, selles, etc.).

Le bourrelier était présent dans tous les villages et travaillait aussi bien le cuir que la laine et les grosses toiles. Il fabriquait et réparait tout le matériel comme les licols, les harnais, les capotes, les bâches, les tabliers et les besaces des éleveurs et utilisateurs de bovins et d’équidés qui étaient les moyens de locomotion et de travail de la terre. Il pouvait aussi fabriquer des matelas et autres accessoires. L’artisan crée et répare aussi les courroies de cloches pour le bétail ou encore le matériel de cuir des vieilles machines agricoles.

La confection d’une courroie de cloche

Les courroies de cloche sont mises au cou des animaux dans les troupeaux. Elles sont offertes lors d’évènements familiaux ou lors de concours agricoles. Dans les exploitations agricoles, la tradition veut qu’elles se transmettent de génération en génération. Une courroie peut durer de 50 à 60 ans.

Matoirs pour décorer le cuir
Décor sur courroie de cloche

Le travail du cuir est un art minutieux qui nécessite concentration et dextérité. Les courroies sont personnalisées selon les goûts des clients. Audrey utilise principalement du cuir provenant d’une tannerie française, qu’elle reçoit en demi-dos (demi peau de bête coupée dans le sens de la longueur de la tête à la queue).

Son principal outil est le couteau à pied. C’est l’emblème des ouvriers du cuir : bourreliers, bottiers, cordonniers, gantiers, selliers,… Il est aussi appelé « demi-lune ». Il se reconnait du premier coup d’œil par sa forme semi-circulaire. Mais attention cet outil est très coupant et permet d’être précis dans la découpe des peaux. 

On trouve également des alènes pour percer le cuir, des poinçeurs, des matoirs, des molettes à marquer…

Bourrelière Thônes
Outils de la bourrelière dont le couteau en demi-lune
Bourrelière Thônes
Demi-peau, cuir de vache
Bourrelière Thônes
Boucles artisanales
Bourrelière Thônes
Lacets en cuir décoratifs
Bourrelière Thônes
Travail minutieux de décoration d’une courroie
Bourrelière Thônes
Molette à marquer le cuir

La décoration de la courroie de cloche peut être ornée d’une poya qui signifie en patois savoyard « montée en alpage ».

Bourrelière Thônes

Originaire des montagnes suisses, la poya est une œuvre picturale d’art populaire qui ornait autrefois les frontons des maisons. L’origine et la fonction de ces tableaux étaient initialement de fournir « l’inventaire » du troupeau, des personnes et du matériel se rendant à l’alpage. Sont donc généralement représentées : les vaches du troupeau et l’alpagiste. En arrière-plan, on trouve un décor naturel avec les montagnes, les forêts et le chalet d’alpage. La peinture reflète la personnalité de l’agriculteur et donne une image de sa richesse et de sa prospérité. C’est une pièce emblématique du patrimoine alpin.

Aujourd’hui, les poyas anciennes sont exposées à l’intérieur des fermes ou dans des musées. De nombreuses poyas traditionnelles ont malheureusement disparu avec le temps, détruites en même temps que les vieilles granges.

Les bourreliers, comme Audrey, perpétuent cet art traditionnel en l’ajoutant sur les courroies de cloches.

Au-delà des courroies pour le monde agricole, la bourrelière propose d’autres créations en cuir à la demande, par exemple des colliers pour chien ou petites bourses en cuir. N’hésitez pas à la contacter !